Prix : EUR 5,90

Aya Présidente
Dans un quartier populaire d'Abidjan, la suite des aventures d'Aya et de ses amis avec, comme d'habitude, deux pages en début d'ouvrage pour faire le point sur les événements. Cette série, qui ressemble à un grand feuilleton, peut ainsi, si on le souhaite, tre prise en cours de route, mme s'il vaudra mieux avoir commencé par le premier épisode, ne serait-ce que pour se familiariser avec le vocabulaire des personnages. À ce sujet, l'utile lexique situé en fin de tome se voit de plus en plus allégé.Marguerite Abouet situe l'action de son récit dans les années 80, l'époque où, vers l'ge de 12 ans, elle-mme quitta Abidjan pour Paris. La Cte d'Ivoire évoquée prend des allures de paradis perdu, où tout finit par s'arranger et où chaque drame se teinte de comédie. Derrière le trait apparemment naf du dessinateur Clément Oubrerie, on reconnat des influences allant d'Hergé à Will Eisner, mais aussi une réelle matrise du cadrage, ainsi qu'un souci du détail qui invite constamment le lecteur à s'attarder sur les décors. Les couleurs, elles aussi, s'avèrent bien plus travaillées qu'on ne le croit dans un premier temps.Déjà six volumes et aucune baisse de régime en vue pour cette saga, passionnante à plus d'un titre. Les intrigues croisées traitent de ce qui fait tourner le monde : le pouvoir, l'argent, l'amour. Dans ces conditions, tout le monde se sentira concerné, d'autant que la galerie de personnages se montre aussi riche que celle d'un feuilleton télé. Pourtant, ce qui séduit avant tout, c'est l'aperu de la mentalité africaine qu'offre Marguerite Abouet. Mme lors des scènes parisiennes, qui n'évitent pas toujours les clichés, la question de la couleur de peau n'est jamais abordée - Dieu merci ! - et les auteurs préfèrent s'attarder sur les différences d'ordre culturel, les seules qui vaillent. Enfin, il y a le pivot de cette BD, qui lui confère son unité et son identité : les dialogues, véritables étincelles de vie." Viens, assieds-toi. Il a l'air de te plaire, ce garon !_ Maman, il est gentil, attentionné, poli... Mais on se connat à peine._ Aya, bon garon est devenu comme oeuf : tu le laisses tomber, là, et le temps de le rattraper, quelqu'une d'autre l'a déjà pris. "La nature des situations rend, selon moi, cette BD inaccessible à un public trop jeune, disons en-dessous de 12 ans, d'autant qu'il est souvent question, mme pudiquement et sans dramatiser, de sexualité, y compris de relations homosexuelles, d'adultères et de viol. Pour un adulte, par contre, y compris pour un non amateur de bande dessinée, il s'agit d'une bonne idée de cadeau, fentre ouverte sur une Cte d'Ivoire pleine de rve et de vie, loin de l'inquiétant spectacle qu'en offre actuellement l'équipe dirigeante.