Prix : EUR 165,00
Cimenter le nouveau monde !
Jean-Pierre Gibrat (né en 57), scénariste et dessinateur de bandes dessinées, s'est fait connatre au travers des aventures d'un adolescent, le désormais fameux 'Goudard', imaginées avec le concours d'un certain Jackie Berroyer (5 albums entre 78 et 85) ; après quelques BD mineures, il sort en 95 'Pinocchia', une histoire érotique conue avec la collaboration de Francis Leroi (l'intello parmi les cinéastes des années 70 spécialisés dans les films pornographiques) et en 96 'Marée basse' avec le scénariste Daniel Pecqueur, après quoi il s'est mis à produire des histoires complètes en deux parties ('Le sursis' en 97 et 99, 'Le vol du corbeau' en 2002 et 2005 et 'Mattéo' en 2008 et 2010) qui ont fait de lui en quelques années l'un des dessinateurs-phares de la BD franaise contemporaine, un artiste unique, un véritable peintre, de son époque comme des périodes historiques dans lesquelles il situe ses récits, de grandes fresques romanesques et dramatiques, sensuelles et avec suite.Avec ce magnifique second volet (de 2010) sur les guerres qui se prtent aussi à l'amour, Jean-Pierre Gibrat, après s'tre consacré à la Seconde guerre mondiale au travers du 'Sursis' comme du 'Vol du corbeau', et nous avoir plongé, au travers du premier opus (en 62 pages en couleur) de cette nouvelle saga, dans les remous de la Première guerre mondiale au travers de l'histoire de Mattéo Cortes (le fils d'un anar espagnol mort en mer, qui vit en France avec sa mère et qui est amoureux fou de Juliette, qui travaille pour les 'de Brignac', de riches propriétaires terriens viticoles du sud-ouest qui l'ont quasiment adoptée, et qui, au moment où la guerre éclate, s'engage, contre l'avis de tous, pour ne pas risquer de perdre l'estime de sa belle et découvre ainsi l'horreur de la boucherie des tranchées -également plusieurs fois décrite de manière tout aussi saisissante par le grand Jacques Tardi-, mais aussi le doux plaisir que d'tre soigné par une tendre infirmière, en l'occurrence la douce Amélie), nous entrane cette fois-ci dans les tourbillons de la Révolution russe (en 71 pages en couleur + une courte postface de son éditeur + 5 pages de croquis préparatoires) aux ctés du mme Mattéo, qui déserte pour se retrouver mlé en tant que photographe à une guerre tout aussi meurtrière du cté de Petrograd et, cte à cte avec la splendide Léa, la communiste mutine, dans les rues fissurées de barricades de la ville, découvre que toutes les guerres se valent et en l'occurrence ne valent pas forcément que l'on meurt pour elles, et finit mme par retrouver et la tendre Amélie et son grand amour Juliette dans des circonstances que je vous laisse évidemment découvrir...Si vous gotez le beau dessin à l'ancienne, mis en couleurs avec grce, digne du grand André Juillard, sautez à pieds joints sur cette occasion de vous consacrer plus avant à cette histoire digne du mythique 'Docteur Jivago'. Quand la BD devient exceptionnelle et rejoint l'art de la peinture, on ne peut que s'incliner : Jean-Pierre Gibrat est un Matre et il nous illumine de son travail sur l'ombre et la lumière, la beauté des femmes et le sacré qui s'en dégage. Entrez dans sa lumière !